CHIASSON Anselme
Anselme Chiasson est né le 3 janvier 1911 à Chéticamp, petit village situé sur l’Île du Cap-Breton en Nouvelle-Écosse. Cet Acadien baignait déjà, dès son plus jeune âge, dans un milieu empreint de traditions conservées depuis des générations. D’ailleurs, en marge de l’instruction savante qu’on lui a inculquée pendant sa formation religieuse, il conserve un intérêt marqué pour la culture populaire acadienne. C’est pourquoi, sans avoir conscience du travail de folkloriste qu’il fait, sans même connaître le mot folklore comme il le dit lui-même, le père Chiasson commence à capter sur ruban, pendant ses vacances d’été, les mêmes contes, légendes et récits qu’il avait entendus dans sa jeunesse. Il rencontre également les plus grands folkloristes québécois (Luc Lacourcière, Marius Barbeau, Félix-Antoine Savard) qui lui montrent la valeur et la richesse du folklore acadien. Enfin, tout en poursuivant ses recherches sur le terrain, il travaillera pendant dix ans comme archiviste au Centre d’études acadiennes de l’Université de Moncton avant d’en occuper le poste de directeur, de 1974 à sa retraite.
C’est à l’invitation de Carmen Roy à travailler sur le folklore des Îles-de-la-Madeleine pour le Musée national de l’homme à Ottawa que le père Chiasson entame ses recherches folkloriques sur ce territoire, au début des années 1960. Aidé de son précieux contact, Avila LeBlanc, le capucin a recueilli des chansons, des contes, des légendes, de la musique, des anecdotes et autres documents folkloriques, espérant ainsi sauver ces récits avant qu’ils ne disparaissent complètement, menacés par l’âge avancé des conteurs et la modernité des nouveaux moyens de communication qui s’implantaient alors aux îles. Sur ses bobines, Anselme Chiasson a récolté pas moins de cinq cent trente-neuf documents folkloriques fichés, identifiés, transcrits et conservés selon les règles de l’art.
De ces recherches – dont les archives se retrouvent au Musée canadien des civilisations (Qc), à l’Université de Moncton (N.-B.), à l’Université Laval (Qc), à l’Université Sainte-Anne (N.-É.) et au Centre d’archives régional des Îles (Îles-de-la-Madeleine) –, le père Chiasson a tiré un livre de légendes (Les Légendes des Îles-de-la-Madeleine, Moncton, Éditions des Aboiteaux, 1969, 125 p.), un ouvrage historique (Les Îles-de-la-Madeleine, vie matérielle et sociale de l’en premier, Montréal, Léméac, 1981, 272 p.) et deux recueils de contes (Le Diable Frigolet, Moncton, Éditions d’Acadie, 1991, 224 p. et Le Nain jaune, Moncton, Éditions d’Acadie, 1995, 130 p.). Le livre des légendes et les deux recueils de contes, dont les éditions et rééditions sont épuisées depuis longtemps, ont connu une nouvelle publication aux éditions Planète Rebelle en 2004 (Les Légendes des Îles-de-la-Madeleine) et 2005 (L’eau qui danse, l’arbre qui chante et l’oiseau de vérité). Ardent défenseur de l’identité acadienne, Anselme Chiasson décède à Montréal (Qc), le 25 avril 2004.
Les archives de Monsieur Anselme Chiasson sont disponibles ici dans le section La bouillée:
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- 1 document dans l’onglet Musique
- 1 document dans l’onglet Contes et légendes
- 1 document dans l’onglet Récits, rituels et autres traditions