Savoir chanter, danser, conter, faire rire et swigner… le temps d’une veillée!
Traditionnellement, aux Îles-de-la-Madeleine, les veillées se déroulaient en hiver, après la pêche et les récoltes. Une personne était chargée d’animer la soirée au cours de laquelle on servait à boire et à manger et où, généralement, on trouvait trois types d’amusement : la partie chantée, le temps de tasser les meubles pour danser et, enfin, celui de jouer de p’tits drames comiques ou de faire des farces. Les contes et les légendes étaient réservés pour les longues soirées d’hiver. Les bons conteurs avaient coutume d’étirer leur histoire pour la faire durer, quitte à ajouter des éléments de leur cru.
Ceux qu’on appelle aujourd’hui les porteurs de tradition étaient souvent les acteurs principaux des veillées : des mémoires vivantes. Ils avaient la capacité de capter et d’intégrer des éléments particuliers de la tradition et de les faire circuler, d’abord dans leur propre famille, dans leur canton, puis de canton en canton. D’autres agissaient ensuite comme des relais d’île en île puis, par les bateaux, de région en région… Des familles étaient réputées pour leurs connaissances, leur humour, leurs talents de conteur, de musicien ou de chanteur. Certaines réunissaient en leur sein plusieurs de ces dons.
Les folkloristes débarqués aux Îles pour y collecter nos traditions notaient évidemment les noms de ces généreux porteurs et porteuses de notre patrimoine, leurs principaux informateurs et informatrices. Or, ces données nous ont été rapportées jusqu’à aujourd’hui de manuscrits en copies, parfois avec leur lot d’erreurs ou d’omissions. Pour les partenaires de la plateforme Les Héritiers, il importe donc maintenant de recueillir le plus d’informations possible sur ces humbles personnes, qui pourtant détenaient de véritables joyaux.