POIRIER, Mme Georgine
Madame Georgine Poirier, née Georgine Cummings, a vu le jour le 8 décembre 1925 dans le canton du Cap-Vert. Ses parents Monsieur Huberts Cummings (ayant une fiche comme porteur de traditions lui aussi) et Madame Alma Cyr ont eu 4 enfants. Le 29 décembre 1947 elle se marie à Aloysius Cummings, de quelques maisons son voisin. Le couple s’établit sur la terre de Marcellin Poirier (père d’Aloysius), un peu en retrait de la résidence paternelle. Ils auront ensemble sept enfants, dont l’un décède à l’âge d’un mois seulement.
Georgine Cummings a grandi dans un environnement où la transmission du patrimoine culturel madelinot est une valeur très ancrée. Les plus anciens se remémorent encore, dans le canton du Cap-Vert, les veillées organisées par son père M. Hubert Cummings, excellent chanteur et « steppeux » renommé. Sa fille Georgine a repris la tradition familiale une fois installée avec Aloysius, perpétuant les veillées de chansons, de danse et de musique même après la mort précoce de son mari. On raconte qu’on a tellement dansé dans la maison de « la veuve » (c’est ainsi qu’on nommait parfois Mme Georgine dans les alentours), que les planchers en avaient crochi!
C’est certainement cette renommée d’organisatrice de veillées traditionnelles qui ont fait d’elle une informatrice de premier plan lors des collectes réalisées par les premiers folkloristes et ethnologues qui ont débarqué aux Îles-de-la Madeleine dans les années 1950 pour immortaliser les savoirs du patrimoine immatériel de l’archipel. C’est ainsi qu’on retrouve de nombreuses chansons interprétées par Mme Georgine sur les bobines des collections Russel Scott Young (1956) et Simonne Voyer (1956-59), conservées aux Archives de folklore et d’ethnologie de l’Université Laval. Mais ce qui a fait la renommée de Mme Georgine dans le canton, c’est sans contredit sa passion pour la Mi-Carême, fête carnavalesque traditionnelle désignée comme bien du patrimoine immatériel par le ministère de la Culture et des Communications du Québec et qui n’est plus célébrée au pays que dans quelques villages du Québec et de l’Acadie, dont Fatima. Reconnue comme l’une des maisons les plus fréquentées du village par les habitués, c’est souvent «chez la veuve» qu’on terminait la soirée après avoir fait le tour du canton. Masque au visage, on montait alors l’allée chez Georgine en étant sûr d’y trouver musique, plaisir et parenté jusqu’aux petites heures du matin. Aujourd’hui encore, les descendants de celle qui a été élue « Reine de la Mi-Carême » à Fatima identifient la maison familiale comme «Chez Georgine», quand vient le temps de faire savoir aux participants que les portes leur seront ouvertes à la Mi-Carême. Identifiée à cette tradition pluricentenaire jusqu’à son décès en 2015, c’est par une haie d’honneur et costumés en «mi-carêmes» que parents et amis ont salué la mémoire de cette grande porteuse de notre patrimoine à sa sortie de l’église, le jour de ses obsèques.
La famille de cette porteuse de tradition a permis d’identifier avec certitude les nombreux enregistrements rassemblé dans la présente fiche de Georgine Poirier. Il est a noter que ses proches ont soulevé un doute quant à l’identité de la dame chantant dans les archives de Mme Aloysius Poirier dans la Collection Simonne Voyer.
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