Les collecteurs
Les spécialistes de la préservation
VOYER Simonne
Date de naissance :
 
11-10-1913
Date de décès :
 
08-10-2013
Lieu de naissance :
 
Lieu de vie :
 
Dates de collecte :
 
  • - 1956-1959
Notes biographiques :

La collection Simonne Voyer comporte 132 documents (récits, chansons) datés de 1956 à 1959.

Folkloriste spécialiste de la danse traditionnelle au Québec, Simonne Voyer est née à Montréal. Elle est la sixième d’une famille de neuf enfants. Malgré des origines relativement modestes, son père est manufacturier de chaussures, Simonne Voyer grandit dans une famille où la culture, les arts et les études sont valorisés. Elle fait ses études secondaires au pensionnat Saint-Louis-de-Gonzague et obtient un diplôme Lettres-sciences de l’Université de Montréal en 1931.

Après un intervalle de trois ans à la maison, elle entreprend des études à l’École Normale Jacques-Cartier de Montréal pour devenir enseignante. Parmi les options qui se présentent à elle à l’École Normale, elle choisit l’éducation physique, orientation qui la mène beaucoup plus tard à l’étude de la danse. En 1935, elle obtient son brevet d’enseignement de l’École normale et se classe troisième sur 300 candidats à l’examen provincial. Malgré la crise et la rareté des emplois, elle est engagée par la Commission des écoles catholiques de Montréal (CECM) pour un poste d’enseignement au primaire. Pendant ses années d’enseignement, elle ne cesse de poursuivre sa formation en éducation physique. Elle s’inscrit à un baccalauréat en pédagogie à l’Université Laval et obtient son diplôme de la Faculté des sciences de l’éducation en 1948 pour une thèse de licence qui s’intitule «L’éducation physique des filles à l’école». À partir de 1945, elle s’inscrit à l’University of Columbia (New York) pendant cinq sessions d’été et une année complète à plein temps en 1948-49 pour l’obtention d’une maîtrise en éducation physique et danse terminée en 1949. Ses études de maîtrise éveillent son intérêt pour la danse et marquent un tournant décisif dans sa carrière. À son retour au Québec, elle entreprend des études de baccalauréat en arts à l’Université de Montréal et est diplômée en 1958. Enfin, elle obtient son dernier diplôme en 1984 à l’âge de 70 ans. Il s’agit d’un diplôme Ph.D. en Arts et traditions populaires de l’Université Laval pour une thèse intitulée «La danse traditionnelle au Canada français : quadrilles et cotillons» publiée en 1986 sous le titre La danse traditionnelle dans l’est du Canada : quadrilles et cotillons.

Pendant quelques étés (1955, 1963, 1964 et 1968), elle suit des stages de perfectionnement en Europe (Suède, Allemagne, Belgique) en gymnastique rythmique, trampoline et athlétisme. Entre 1950 et 1960, elle s’inscrit également à divers stages d’études d’été en danse traditionnelle en Europe et au Mexique.

Sa vie professionnelle est jalonnée de diverses expériences. Elle enseigne pendant dix ans au niveau élémentaire à la CECM puis, en 1949, à son retour de New York, devient conseillère pédagogique en éducation physique à la CECM à Montréal pendant 18 ans. Entre-temps, elle accepte pendant ses loisirs d’être chargée de cours de danse en 1950-51 au Pensionnat de Jésus-Marie de Sillery à Québec. C’est à cette période qu’elle fait la rencontre de Madeleine Doyon-Ferland, secrétaire des Archives de folklore de l’Université Laval, qui lui conseille, après lui avoir légué tout son répertoire, de poursuivre des recherches sur la danse traditionnelle.

À partir de ce moment, Simonne Voyer est intégrée à toute l’équipe de chercheurs des Archives. Elle s’initie aux techniques d’enquêtes ethnographiques et développe une notation particulière pour les figures de danses et les chorégraphies. En 1951, elle fonde la troupe de danses «Les Folkloristes du Québec», formée de ses étudiants et étudiantes de l’École Normale, en prévision des fêtes du centenaire de l’Université Laval. La troupe qui a existé pendant onze années s’est produit partout au Québec et à l’étranger et a représenté de façon quasi-officielle la province à divers événements. La troupe a acquis une réputation solide entre autres grâce à sa participation à la série télévisée Cap-aux-Sorciers diffusée à Radio-Canada où Simonne Voyer agit comme conseillère et enseigne les danses aux comédiens. Entre 1950 et 1965, elle effectue plusieurs enquêtes à travers la province et dans les maritimes (Saguenay, Charlevoix, Abitibi, Iles-de-la-Madeleine, Lotbinière, Gaspésie, Nouvelle-Écosse et Ile-du-Prince-Édouard).

À partir de 1952, elle donne diverses charges de cours : éducation physique à l’Université Laval (1952), rythmique et éducation physique en enseignement préscolaire à l’Université du Québec à Trois-Rivières, enseignement préscolaire à la Faculté des sciences de l’Éducation de l’Université Laval (pendant quatre ans). Enfin, de 1961 à 1966, elle est engagée comme professeure à la faculté des Sciences de l’éducation de l’Université Laval, département d’éducation physique. À 88 ans, elle publie La danse traditionnelle québécoise et sa musique d’accompagnement avec la collaboration de Gynette Tremblay aux éditions de l’IQRC et aux Presses de l’Université Laval en 2001, ouvrage qui complète le documentaire sur la danse au Québec intitulé La culture dans tous ses états: La qualité du plaisir. Plusieurs l’ont soutenu dans son travail à commencer par Madeleine Doyon-Ferland, Luc Lacourcière, Jean-Claude Dupont (qui la persuade de se présenter au doctorat) et Carmen Roy (qui la guide dans ses recherches en Gaspésie. Sa contribution au domaine de la recherche en danse traditionnelle au Québec est l’une des plus importantes à ce jour et ses travaux publiés font figure d’autorité.

En 1992, elle crée le Fonds Simonne Voyer à la Fondation de l’Université Laval dans le but de venir en aide aux étudiants qui se consacrent à la recherche universitaire. Ce prix annuel souligne l’excellence d’un travail de maîtrise en ethnologie. Références biographiques : Yves Bergeron, «Simonne Voyer : la rencontre de la danse traditionnelle et de l’ethnologie», Culture & Tradition, vol. 9, 1985, p. 68-87. Denis Lessard, «Une femme passionnée par la danse traditionnelle : Simonne Voyer», Bulletin Mnémo, 2000.
Source: Afeul

La collection d’archives de Simonne Voyer peut être consultée ici-bas.