JOLICOEUR Catherine
- - 1959-1976
Religieuse, enseignante et folkloriste, Catherine Jolicoeur est née à Nouvelle en Gaspésie le 22 mars 1915. Son père Wilfrid Jolicoeur étant travailleur pour le CN, la famille déménage à quelques reprises (Whites Brook, N-B en 1917; Shippagan, N-B en 1920) avant de revenir s’établir définitivement à Nouvelle. Catherine Jolicoeur commence ses études primaires au Nouveau-Brunswick et les termine en Gaspésie. Elle y poursuit également ses études secondaires tout en occupant, à temps perdu, le poste de bibliothécaire à la sacristie de l’église paroissiale de Nouvelle.
En 1934, elle entre dans la congrégation des Filles de Marie de l’Assomption et prend le nom de Soeur Marie-Sainte-Hélène. Après des études appropriées, elle obtient un brevet d’enseignement. Sa carrière d’enseignante s’effectue en grande partie dans les provinces maritimes comme enseignante d’anglais, histoire et mathématiques dans diverses écoles du Nouveau-Brunswick (Atholville, Bathurst, Campbellton, Edmundston), de la Nouvelle-Écosse (Yarmouth) ainsi qu’au collège de la Gaspésie.
Tout au long de sa carrière, elle partage son temps entre l’enseignement et les études supérieures. Soeur Catherine Jolicoeur détient trois baccalauréats, deux maîtrises et un doctorat. En 1950, elle obtient un baccalauréat des arts de l’Université Sacré-Coeur de Bathurst. Son second baccalauréat lui est décerné en 1954 en Sciences sociales par l’Université Saint-Louis Maillet d’Edmundston. En 1955, elle obtient une maîtrise en sciences sociales de cette même université pour un mémoire portant sur le rôle social de Mgr Melanson, éducateur. De retour au Québec, elle s’inscrit à une maîtrise des arts à l’Université Laval et remet un mémoire sur Notre-Dame dans l’œuvre de Claudel en 1958. L’aboutissement de toute cette formation est l’obtention d’un doctorat en 1963 de l’Université Laval pour une thèse en folklore intitulée Le Vaisseau-fantôme, légende étiologique publiée en 1970 aux Presse de l’Université Laval dans la collection «Les Archives de folklore» dirigée par Luc Lacourcière.
Sa thèse fait l’étude scientifique et rigoureuse de 651 versions de la légende recueillies surtout en Acadie. De 1963 à 1984, elle continue ses recherches et recueille de nombreuses légendes qui forment une collection de plus de 3000 pièces manuscrites. En juin 1971, elle est engagée aux Archives de folklore de l’Université Laval comme coordonnatrice du projet KILLAM dirigé par Luc Lacourcière. Son travail, qui se poursuit jusqu’en 1974, consiste à compiler et à préparer une bibliographie analytique du folklore français de l’Amérique du Nord.
En 1975, elle quitte momentanément l’enseignement et répond à l’invitation du Père Anselme Chiasson, alors directeur du Centre d’études acadiennes de l’Université de Moncton qui lui propose de l’embaucher pour compiler, analyser et classifier les quelque 2000 légendes des archives en vue de la préparation d’un Catalogue des légendes acadiennes. En 1976, elle reçoit une subvention du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada qui lui permet de recueillir 6 200 légendes dans 25 localités françaises du comté de Westmorland (N.-B.). À la suite de ce projet, elle publie en 1981 aux Éditions Alain Stanké l’ouvrage Les plus belles légendes acadiennes. En 1977, Catherine Jolicoeur fait un retour à l’enseignement jusqu’à sa retraite en 1984 comme professeure invitée au Centre universitaire Saint-Louis-Maillet d’Edmundston où elle dispense des cours en folklore. Pendant la même période, elle donne des ateliers sur le conte et la légende dans les écoles primaires et secondaires du Nouveau-Brunswick. Au cours de sa carrière d’enseignante et de chercheuse, Catherine Jolicoeur publie de nombreux articles dans les revues scientifiques et donne des conférences sur ses travaux au Canada, aux États-Unis et en Europe.
Catherine Jolicoeur a été présidente de l’Association canadienne des études de folklore (ACEF). En 1981, l’University of Southwest Louisiana de Lafayette l’invite à organiser leurs archives de folklore. En 1984, des troubles de santé l’obligent à cesser ses activités. Elle se retire alors à la maison mère de sa communauté à Campbellton (N.-B.). Sœur Catherine Jolicoeur décède le 17 mars 1997. Elle laisse une importante collection de récits, surtout des légendes, composée de plus de 25 000 enregistrements dont 2500 environ sont déposés aux Archives de folklore de l’Université Laval. En 1986, le reste de sa collection est versé au Centre d’études acadiennes de Moncton.
La collection d’archives de Catherine Jolicoeur peut être consultée dans les sections présentées ici-bas.